L’univers de la politique et de la finance a été très clairement bouleversé par les fuites de renseignements provenant du cabinet panaméen. Mossack Fonseca, entreprise née à Genève, est à l’origine de près de 3% des sociétés panaméennes.
Juste une partie de l’iceberg ?
Le cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca est né à Genève. Il s’est rapidement spécialisé dans la domiciliation des entreprises offshores. D’ailleurs, une bonne partie d’entre elles ont été créées entre 1960 et 2011. Le scandale des Panama Papers n’a en réalité mis le point que sur un petit aperçu de ce qu’est réellement la finance offshore. Et si les fuites provenant du prestigieux cabinet d’avocat étaient réellement considérables, il se pourrait qu’il ne s’agisse que de la partie visible de l’iceberg ? Cela signifierait donc que de nombreuses sociétés offshore dissimulées dans le petit paradis fiscal d’Amérique centrale existent encore. Pire encore, que plusieurs dizaines d’autres cabinets proposant les mêmes services n’aient pas encore été démasqués alors qu’elles pratiqueraient des activités illégales.
Des analyses au sujet des entreprises offshores
La RTS a analysé les créations des entités grâce à des avocats genevois. Ces derniers n’ont pas chômé apparemment. Pour réaliser cette analyse, la RTS a croisé les données du registre du commerce panaméen entre 1960 et 2011 avec la liste des 1356 hommes de loi sur le site du Barreau de Genève. Un militant de la transparence fiscale avait téléchargé plusieurs preuves de ses recherches en ligne en 2013. Le résultat sur la période analysée a démontré que plus de 5.000 entreprises au Panama ont été mises en place par 248 avocats genevois en activité. Certaines ont été liquidées et il est pour le moment impossible de prouver leur culpabilité au sujet d’activités illégales. Seuls 3% des sociétés liées à des avocats genevois ont été créés via Mossack Fonseca, chose assez étonnante alors que la firme se situe au cœur même du scandale des Panama Papers.
Plus de 700 sociétés concernées par l’enquête genevoise
Selon le Registre du commerce panaméen, la majorité des avocats genevois ne sont associés qu’à quelques entreprises. Pour d’autres professionnels, seul le domaine industriel les lie à Panama. Le cabinet Merkt, par exemple, comptabilise 669 entités créées par deux de ses associés de 1960 à 2011. René Merkt, comptabiliserait à lui seul plus de 700 entreprises panaméennes selon Le Courrier. Ce patriarche de l’étude n’est désormais plus référencé sur le site du Barreau genevois. De nombreux avocats concernés ont décidé de réagir en insistant sur le fait que les affaires qu’ils traitaient étaient parfaitement légales. Il s’agirait surtout d’optimisation fiscale et de planification successorale. Ils n’auraient choisi le Panama qu’à cause de la politique de facilité de création d’entreprises et des bas prix appliqués ainsi que de la discrétion.