La Cipav, ou Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse, est une institution peu connue du grand public mais essentielle pour les travailleurs indépendants. Elle assure la gestion des régimes de retraite et de prévoyance des professions libérales. Dans cet article, nous vous proposons un tour d’horizon complet et informatif sur cette caisse de retraite spécifique.
La Cipav : présentation, missions et adhérents
Créée en 1968, la Cipav est l’une des dix sections professionnelles du régime social des indépendants (RSI) qui a été intégré au sein du régime général de la Sécurité sociale en 2018. Elle gère désormais la retraite complémentaire obligatoire des professions libérales non médicales ainsi que leur prévoyance. Depuis le 1er janvier 2019, elle fait partie du groupe Berri, aux côtés de la CNBF (Caisse nationale des barreaux français), du FIF-PL (Fonds Interprofessionnel de Formation des Professionnels Libéraux) et de l’URSSAF.
Les missions principales de la Cipav sont :
- la gestion du régime d’assurance vieillesse,
- la gestion du régime d’invalidité-décès,
- le versement des pensions,
- la mise en place d’actions sociales pour les adhérents,
- l’information et l’accompagnement des affiliés.
Les professions libérales concernées par la Cipav sont nombreuses, allant des architectes aux ingénieurs-conseils, en passant par les économistes, les traducteurs ou encore les artistes-auteurs. Au total, près de 400 professions sont affiliées à cette caisse de retraite.
Le régime de retraite géré par la Cipav
La Cipav gère deux types de régimes de retraite pour ses adhérents : le régime de base et le régime complémentaire. Le régime de base est commun à tous les travailleurs indépendants et est géré par la Sécurité sociale des indépendants (SSI). Le régime complémentaire, quant à lui, est spécifique aux professions libérales et fonctionne selon un système par points. Chaque année, l’affilié cotise en fonction de ses revenus et acquiert ainsi des points qui lui permettront de percevoir une pension de retraite complémentaire.
Il est important de noter que le montant des cotisations pour la retraite complémentaire dépend du niveau de revenu professionnel. Plus ce dernier est élevé, plus le taux de cotisation augmente. Par ailleurs, les assurés peuvent racheter des points afin d’améliorer leur future pension.
L’invalidité-décès : une protection essentielle
La Cipav assure également la gestion du régime d’invalidité-décès pour ses adhérents. Ce régime offre différentes prestations en cas d’incapacité de travail, d’invalidité ou de décès :
- une indemnité journalière,
- une rente d’invalidité,
- un capital décès versé au(x) bénéficiaire(s) désigné(s).
Ces prestations sont financées par les cotisations des affiliés et leur montant dépend du niveau de revenu professionnel. Il est possible de souscrire à des garanties optionnelles pour renforcer cette protection.
Les actions sociales de la Cipav
Afin d’aider ses adhérents dans les moments difficiles, la Cipav met en place des actions sociales sous forme d’aides financières ou de soutien personnalisé. Les aides peuvent être ponctuelles ou récurrentes, et concernent notamment :
- l’aide au paiement des cotisations,
- l’aide à la formation,
- la prise en charge partielle ou totale des frais de santé,
- le soutien financier face à une situation exceptionnelle (maladie grave, catastrophe naturelle…).
Pour bénéficier de ces aides, l’affilié doit remplir un dossier et justifier sa situation auprès de la Cipav.
L’avenir de la Cipav : vers une simplification et une harmonisation
Dans le cadre de la réforme des retraites portée par le gouvernement, la Cipav est amenée à évoluer pour s’adapter au futur système universel. Ainsi, les cotisations pourraient être harmonisées entre les différentes caisses de retraite, et le mode de calcul des pensions simplifié. La mise en place du régime universel devrait également faciliter la transition d’un régime à un autre, notamment pour les travailleurs ayant exercé plusieurs activités ou professions au cours de leur carrière.
Le gouvernement souhaite également encourager la coopération entre les différentes caisses de retraite et travaille actuellement sur un projet de fusion avec la CNBF (Caisse nationale des barreaux français) afin d’optimiser la gestion et le service rendu aux affiliés.
Au-delà des changements liés à la réforme, la Cipav doit continuer à répondre aux besoins spécifiques des professions libérales tout en s’adaptant aux évolutions du marché du travail et aux attentes de ses adhérents.
La Cipav joue donc un rôle essentiel dans la protection sociale des professions libérales non médicales en France. En assurant la gestion de leur retraite complémentaire, de leur prévoyance et en mettant en place des actions sociales, elle contribue à garantir une meilleure qualité de vie à ses adhérents et à pérenniser leurs activités professionnelles.